Le projecteur du Magazine L’Olivier s’est retourné sur Haïti dans cette édition de fin d’année 2019. Ce n’est pas pour révéler les vices cachés d’une bourgeoisie chroniquement malade qui n’a pas su jouer son rôle de classe responsable pour faire avancer Haïti vers des demains meilleurs. Ce n’est plus pour crier « à bas » la classe politique qui a subi un échec cuisant dans les coulisses du pouvoir. Ce projecteur qui est tourné sur Haïti, ce n’est point pour pointer du doigt les élites intellectuelles qui se révèlent trop incapables d’utiliser leur intellect pour sortir Haïti de ce labyrinthe de confusion et de honte dans lequel l’incompétence, l’incapacité et l’insensibilité des uns, et la corruption et la prostitution des autres l’ont fourré. Mais détrompez-vous, ce n’est pas pour retransmettre sur vos écrans les dernières manifestations de toutes les couches vives du pays qui sont définitivement fatiguées avec ce statu quo répugnant, révoltant que les années d’après Duvalier ont accouché.
Tout le monde le sait, il n’est un secret pour personne. L’haïtien parle beaucoup. Mais quand les circonstances exigent l’action, il ne fait rien. Dans cette édition du Magazine L’Olivier, des articles sur Haïti sont publiés, des articles de poids touchant la plaie du doigt. Franchement, biaiser, contourner le mal, l’effleurer même, cela ne sert à rien. C’est parler beaucoup pour ne rien faire. C’est de la politique, ou de la diplomatie. Or la politique a jeté le pays dans le chaos ; la diplomatie, à la manière d’un fossoyeur, attend, auprès de la fosse, pour jeter la dernière pelletée de terre. Pauvre Haïti ! Le cynisme qui sévit dans le pays fait peur. Les prétendus “ayant-droits”, qui honteusement dirigent le pays en parallèle avec des bandits légalisés, le maintiennent dans un état de mendicité qui fait leur affaire, certes. Ils se vassalisent et tournent le pays en une féodalité ; donc, ils n’ont de compte à rendre qu’aux anciens maîtres, métamorphosés sous la couverture du « Corps Group. » Des parias de leaders, antinationalistes, qui vendent la nation au détriment du bonheur d’un peuple qui continue amèrement de souffrir.
Le feu Hugo Chavez du Venezuela avait éprouvé une profonde compassion pour Haïti qu’il avait tant aimé. Il l’avait démontré dans les actes avec le projet Petro Caribe. Mais les prétendus leaders haïtiens s’allient avec des mercenaires étrangers et dilapident ce fond. Et Haïti devient pire qu’elle ne l’était avant ce projet. En fait, c’est à cause d’eux qu’on dit qu’”Haïti est un pays de rien.”
Sur les écrans, grâce au projecteur de L’Olivier braqué sur Haïti, on lira dans cette édition de nouveaux auteurs qui se penchent sur bien des aspects de la vie nationale haïtienne. On lira un Ketny, Un Kesnor, un Jonathan, un Zacharie. On continuera bien sûr à lire les deux chroniques de Vanessa Dalzon, cette étoile montante qui vient encore une fois de briller en présentant au public son premier roman, Opération-Rupture. Une co-équipière de l’auteure qui a lu le roman nous en fait une esquisse, ici, dans les pages du magazine. Bravo Vanessa ! Tu es l’application de la célèbre déclaration de Corneille « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Continue ta lancée pour atteindre tout le potentiel dont le Bon Dieu t’a dotée.